Le Conte de Morgan - Partie 2
Les bâtiments de Tursh furent bientôthors de vue dans le ciel obscurcissant, car Morganmarchait vivement en direction de l'extrémitéest du petit village. Bientôt les torches vacillantesfurent à peine distinguables du scintillementdes étoiles. Durant un moment, il suivit laroute sinueuse, écoutant ses lourdes bottescognant par terre. La cadence régulièrele calmait, par cette nuit claire et froide.
Pendant qu'il marchait lourdement dans l'obscuritéil se demandait ce qu'était la vraie raisonderrière sa sommation. Les notes du ministreAdlus étaient toujours si brèves etsi énigmatiques. Morgan comprenait la nécessitéde prendre les choses calmement, mais une partie delui pensait qu'Adlus le convoquait dans ce but ; justede le maintenir instable. En vérité,il n'était pas excessivement fanatique du ministre.Ce dernier semblait plus intéressé parl'écriture des rapports et le classement despapiers que de résoudre réellement desproblèmes. Cela à moins que Morgan n'aitpris un congé, dans ce cas il y avait toujoursune abondance de problèmes à résoudre- et personne autrement que lui pour le faire.
Morgan se demandait si Adlus connaissait son ressentiment,mais il en doutait. Ils ont rarement parléet quand ils l’ont fait, c’étaittrop souvent encombré par la formalitépour avoir une vraie signification. C’est ainsidans les villes, pensa Morgan.
Le chemin vira soudainement vers la droite, Morgans’arrêta. Il était alléaussi loin que la route lui permettait. Aprèsavoir voyagé entre le village et New Targonorde nombreuses fois, il avait appris assez tôtqu'il pourrait économiser beaucoup d'heuresen traversant le fleuve de Weatherfall, plutôtque de suivre le sud de la route jusqu'à cequ'il ait atteint le pont commercial.
Faisant un pas hors du chemin, vers l'herbe des grandesplaines, il prit en main une courte épéeet marcha vers les buissons -- poussant ici et làpour éviter les trous cachés et lestronçons qui pourraient lui poser des difficultés.Il fut un temps où des petites fermes ont occupéune partie de ces terres, mais aujourd’hui aucunen'est demeurée. Elles ont tous étérasées ou abandonnées durant les sièclesprécédents, pour de nombreuses raisons.Jamais elles n'avaient été entièrementreconstruites. En conséquence, la régionavait été en grande partie laisséeà elle même, et après beaucoupd'années de paix relative, la nature avaitrepris ses droits. Morgan l’aimait cependant,bien plus que n'importe quelle ville en fait. Dansson lointain avant-poste, il avait appris la valeurdu silence. Les voyageurs étaient peu fréquentset les jours pouvaient s’écouler sansqu’il ne prononce un mot - et il ne parlaitqu’à lui même lorsqu’il rompaitle silence. Il y avait une plénitude en lui,et bien qu'il se sentait parfois seul, elle l'a beaucoupsoulagé.
C'était un confort qu'aucune ville ne pouvaitfournir, encore moins la grouillante New Targonor.Il n’y avait jamais un moment où quelqu'unn'était pas en train d’errer dans lesrues. Il y avait toujours quelqu'un, quelque choseremuant et au loin des voix faisant écho parles ruelles. On n’atteint jamais le calme parfaitque seules les plaines semblaient capable d’offrir.Cependant, la ville a ses propres charmes. Dans cespériodes dangereuses il y avait trèspeu d'endroits où Morgan se sentait complètementsûr - à l'abri de n'importe quelle agressionextérieure. Les murs de New Targonor semblaientbloquer tous ce qui se trouvaient au delà desportes. Tandis qu'à l'intérieur de laville, le reste du monde cessait d'exister. C’étaitun endroit où tous les citoyens civilisésde Thestra sont libres de venir rechercher une protection,et à condition qu'ils respectent les lois dugrand règlement, la protection étaitgarantie.
Pendant plusieurs heures, Morgan marchait dans silencieusement- de temps en temps il débusquait un petitgroupe de lapins ou un sanglier avec le bout de sonépée. Les grandes herbes firent graduellementplace à des plus courtes, au fur et àmesure qu'il approchait du fleuve.
Morgan pouvait entendre le courant d'eau douce avantqu'il n’ait été assez proche pourvoir le fleuve dans la pâle lueur de la lune.Juste une ombre discrète au début, maisen s’y approchant la source commençaità se matérialiser lentement devant lui.Le fleuve de Weatherfall parcourait les plaines, serpentantpaisiblement le paysage. La nuit obscurcissait l'eaupeu profonde, donnant l'illusion de la profondeur.Morgan savait bien cependant que l'eau étaitpeu profonde. Il est passé ici de nombreusesfois auparavant avant.
Il a attendu un moment le temps que ses yeux s’ajustentà la réflexion de la lune. Morgan commençaà balayer la berge, recherchant quelque chosejusqu'à ce qu'il ait trouvé la visionfamilière qu'il recherchait; un arbre tombé,s'étendant partiellement submergé surle fleuve. Ses branches depuis longtemps avaient étéarrachées du tronc mais ses racines s'accrochaienttoujours étroitement au rivage, créantun pont naturel qui couvrait la moitié de lalargeur du fleuve.
Morgan remit son épée dans son fourreau,enleva ses bottes et remonta les jambes de son pantalon.Il rampa alors soigneusement sur l'arbre. Une foisqu'il avait trouvé son équilibre ilcommença lentement à traverser. Il s'estarrêté juste avant que le tronc ait plongédans l'eau et observa le fleuve -- Il pouvait justevoir la silhouette du rivage opposé. Il s'estplacé, fit un petit pas en arrière puisjeta ses bottes droit devant lui. Morgan entenditdeux bruits sourds lorsqu’elles retombèrentdans l'herbe sur la berge opposée. Ensuite,Morgan a enlevé son sac de voyage et le tenuhaut en dessus de sa tête, puis il commençaà marcher dans l'eau.
Le froid humide qu’il ressentit à sonpied le fit frissonner, lorsqu’il fit son premierpas. Il fit un deuxième pas et s’avançasoigneusement en plaçant son pied afin d’évitertoutes les roches pointues cachées sous lasurface. L'eau montait jusqu’au dessus des genouxdu jeune ranger. Morgan traversa rapidement le restedu fleuve et remonta sur le remblai. Il rabattit lesjambes de son pantalon, localisa ses bottes et s'estassis dans l'herbe pour les remettre.
Il examina le ciel - le lever de soleil devait attendreencore quelques heures, il était dans les tempscependant et serait aux portes de ville d’icipeu. Il finit d'attacher ses bottes et se leva. Ilse débarrassa d’un petit insecte bourdonnantautour de sa tête et commença àmarcher de nouveau.
Il continua à labourer dans la nuit pendantun certain temps, chantonnant tranquillement toutau long. Bientôt, de la lumière ont commencéà apparaître furtivement au-dessus del'horizon. Morgan loucha; il pouvait à peinedistinguer l'ombre des grands murs de New Targonor.Il empressa le pas, impatient d'atteindre les portesde la ville.
Dès que le soleil commença àse lever au-dessus de l'horizon lointain, remplissantle paysage d’une faible luminosité matinale,les murs massifs de la ville sont devenus clairementvisibles. A l'intérieur d'eux, des tours massivess’élevaient dans l'air, montant en spiralesvers le ciel. Morgan fit une pause un moment pourcontempler la vue devant lui. Indépendammentdu nombre de fois où il est venu à NewTargonor ou sa préférence pour le désert,la vue de la colossale ville forteresse n’ajamais cessée de l'étonner. New Targonora été construite, comme une montagnesur la côte la plus au nord de Thestra. Avecsa proximité de la mer, c'était un pilierde la force et du pouvoir pour tous ceux qui l'onthabité et c’était l'épinedorsale du royaume humain. Aucune force n'avait jamaisouvert une brèche dans ses solides murs depierre.
Plus Morgan s’approchait de la ville, plus elledevenait immense. Ce qui ne ressemblait qu'àun bloc ombragé à distance dominaitmaintenant le paysage. La fraîcheur de l’océansoufflait agréablement autour des murs, couchantl'herbe épaisse à chaque passage. Morganpouvait commencer à entendre les bruits provenantde l'intérieur des murs pendant que New Targonorse réveillait. Il prit la direction des portesest, où un flux régulier d’ouvriers,avec leurs chariots, circulaient déjàvers et hors de la ville. De grandes bannièresflottaient fièrement dans le vent au-dessusde l'entrée pendant que des douzaines de gardesblindées patrouillaient en dessous.
Morgan traversa la foule, se dirigeant vers la porte.
« Vous là! » cria un garde en cottede mailles, « Pour quelle raison êtesvous ici? »
Morgan sourit et montra au garde la note qu'il possédait,le sceau d'Adlus apparaissait sur le bord. "Jeme demandais plus ou moins la même chose moi-même,"dit-il. La garde inclina la tête et lui proposad’entrer.
Il traversa la porte et la zone du défiléde New Targonor. De grandes tentes ont étéérigées des deux côtésde la rue animée. Elles ont étéremplies de tous les accessoires des chevaliers etdes combattants de tournois, se préparant pource jour. Vers la droite de Morgan deux hommes étaientmontés sur des chevaux dans la zone de joutes,entraînant leur synchronisation. Plusieurs enfantsinstallés sur les tribunes de bois les observaientavec admiration. La rue pavée en cailloutiscontinuait vers la gauche après les écuriesde la ville et descendait une légèrecolline jusqu'à ce qu'elle ait atteint uneautre porte qui protégeait l'entréedu centre urbain. Et flottant par dessus, le fortcentral, avec ses nombreuses hautes tours gardantun oeil attentif sur tous en dessous. C'étaitNew Targonor, fierté du royaume humain.
Morgan suivit l'écoulement sans fin de personnesle long de la rue et dans le coeur de la ville. Pendantqu’il faisait un pas par le portail, le mondeautour de lui a changé une fois de plus. Degrands bâtiments regroupés étroitementensemble, aussi loin qu’il pouvait voir. Lesrues occupées, fourmillaient d’activités.Les fournisseurs étaient déjàdans leurs stands, ventant leurs articles. Les ouvrierspendaient sur les côtés des bâtimentsmartelant sans fin de leurs échafaudages -agrandissant encore la ville déjà massive.
Morgan se faufila dans la foule. Les rues, mêmeen cette heure matinale, était déjàgorgée des personnes désireuses de commencerleur journée de travail. Un métal fortrésonna d'un bâtiment à côté,au moment où un forgeron commençaitsa journée de travail. Il regarda vers le hautdu donjon dominant le reste de la ville. Quelque partà l'intérieur Adlus attendait dans sonbureau pour le voir. Morgan a rapidement zigzaguéà travers la foule, esquivant des chariotset les animaux qui les tiraient.
Cela ne l'a pas pris longtemps pour atteindre la porteintérieure que cela a menée àla subsistance. C'était presque la mêmetaille que la porte externe et regardée pourêtre au moins en tant que profondément.Les foules avaient aminci considérablementdans la présente partie de la ville mais ily avait toujours une quantité gracieuse degardes signalées à l'entrée àla cour. Elles se sont tenues dans les paires, etparlé à vide entre eux faisant une pausepour onduler seulement le fonctionnaire de gouvernementoccasionnel le long. Morgan a montré aux gardessa lettre et a traversé la porte.
Il marchait vivement dans la cour et souleva la rampemenant à la grande forteresse de pierre. Morganavait déjà été ici plusieursfois auparavant, et savait où il devait serendre. Il a passé un autre garde àla porte principale du bâtiment et sitôtà l'intérieur il monta rapidement lesescaliers et traversa plusieurs couloirs jusqu'àce qu'il ait atteint la zone des ministres.
Le vestibule donnait dans une grande salle avec denombreux bureaux contigus. Un chandelier balançaitau plafond, planant plusieurs pieds au-dessus de lagrande couverture qui couvrait le plancher. Des bancscapitonnés avaient rayé les murs etdes chaises semblant profondes et confortables étaientposées sporadiquement autour de la salle. Àl'extrémité de la pièce une employéeétait assise derrière un bureau, remuantune pile de papiers. En entendant le ranger, elles’est arrêtée pour l’observer;Morgan a incliné la tête pour la salueret traversa la salle en direction du bureau d'Adlus.
Lorsqu’il leva sa main pour frapper sur la porteen bois, l’employée l’interpella:
« Le ministre n’est pas encore arrivé,» dit elle avec un sourire, « vous pouvezprendre un siège et l'attendre si vous voulez.»
« Merci » répondit il, «sauriez vous justement quand il arrivera? »
Elle a ridé son front et a gesticulé:« Dur de le dire, dans quelques heures j’imagine.Parfois le ministre est encore plus en retard cependant.»
Morgan marmonna doucement que c’étaitsensé être une affaire urgente. Il remercial’employée et se dirigea de nouveau aucentre de la salle. Il prit son paquet et le plaçasur le plancher à côté de lui.Laissant échapper un grand soupir, il s’installadans un des grands fauteuils. Les muscles de ses jambeslui faisaient mal, après une nuit de marchesans sommeil, et le poids du paquet avait raidi sondos. Il ferma les yeux et appuya sa tête surle dossier du fauteuil; c’était si merveilleuxde pouvoir enfin s'asseoir. Il n'y avait certainementaucune chaise comme celle-ci à son avant-poste,ni dans Tursh d’ailleurs.
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