Le conte de Morgan, partie 13
« Merci vieil homme », dit Zanadar d'un air sardonique, « Nous ne pourrions l'avoir fait sans toi ». Il se retourna vers le forgeron. « Tout va bien, Grodek ? »
« Tu saignes à la tête », observa Morgan. « Laisse moi y jeter un coup d'oeil. »
Grodek toucha sa tête chauve, et ensuite regarde sa main, en l'examinant. « C'est juste une égratignure, je vais bien, garçon. » Le forgeron montra le trou béant où se trouvait la porte. « Elle n'était même pas fermée, espèce de brutes ! » dit il, en beuglant.
« Je suppose que ça veut dire oui » dit alors Zanadar. Il commença à ramasser discraitement les armes des attaquants avant de les poser, en pile, sur le sol. « Vous êtes les bienvenus, au fait. »
« J'aurais pu m'en sortir » répondit Grodek désagréablement. Il se retourna, regarda tout le désordre, puis jura à voix haute. « Est ce quelqu'un pourrait me dire exactement se qui s'est passé ? » hurla-t-il furieux.
« Eh bien, je ne suis pas sûr, mais je pense que ces hommes sont venus afin de t'attaquer » constata Elandar.
Zanadar attrapa une grosse corde, attaché à un crochet, qui pendait du mur et commença à attacher les bras et les jambes des hommes.
Le forgeron dévisagea le vieil homme. « Ne me cherches pas, Elandar »
« Ils sont probablement venus ici pour te voler, et tu les as eu par suprise » proposa l'homme imposant tout en finissant d'attacher l'un des attaquants.
Grodek s'avance vers l'un des hommes inconscients, s'agenouilla, et remis sur pied la longue table en bois qui avait été renversée. « N'imagines même pas une seconde que je vais croire toutes ces bêtises, Zanadar. »
« Et pourquoi ? »
Grodek lui lanca un regard froid.
Zanadar et le vieil homme échangèrent un regard rapide, mais gêné. « Qu'est ce qui te fait dire ça ? » demanda-t-il d'un voix neutre.
« Lui » dit il en montrant l'homme sale qui était maintenant allongé ligoté sur le sol. « Il a dit "ce sont eux". Qu'est ce que nous sommes ? Qu'est ce que ça veut dire ? À moins que...»
« Ils étaient là pour toi Zanadar » grommela le forgeron, « qui as tu tué cette fois ? Pourquoi as-tu des ennuis ? »
« Oh, tu passes vite aux conclusions », dit l'homme imposant, irrité. « Tu imagines toujours le pire. »
« Et j'ai toujours raison ! » rétorqua Grodek. « Ils n'étaient pas surpris du tout quand ils sont venus ici et qu'ils m'ont vus ». Les yeux du forgerons s'écarquillèrent. « Ils savaient même que j'étais en train de travailler sur votre épée ! ».
Zanadar croisa ses bras sur sa poitrine. « Comment cela se fait-il ? » demanda-t-il platement.
Grodek montra l'épée brisée qui reposait près du four de la forge. « C'est la première chose pour laquelle ils sont venus. Ils n'avaient même pas essayé de m'attaquer avant que j'en assome un avec mon marteau ». Il agita son point avec énervement. « La barbe, c'est de votre faute ! »
Zanadar jeta un coup d'oeil pour regarder la large épée, qui ne valait plus rien, sur le sol. « Tu les as laissé cassé mon épée ? » lui réprima-t-il.
« Cinq hommes armés se faufilent dans ma forge au beau milieu de la nuit et essaye de me tuer, protesta Grodek, oui je les ai laissé casser ton épée ! »
« De toute manière, il ne se sert pas des deux à la fois » coupa Elandar. Il bouscula avec le bout de son baton, un des hommes attachés sur le sol. « Toi, n'es tu pas un affreux méchant ? »
L'homme imposant soupira. « Peu importe, ce qui est important c'est que tu ne sois pas gravement blessé. Je ne pense pas avoir besoin des deux dès maintenant. »
« Je te l'avais dit » ajouta Elandar.
« Epargnez moi vos bons sentiments » répondit le forgeron. « Je ne veux plus avoir d'ennuis ici. Pourquoi en ont-ils après vous ? »
Zanadar se retourna pour regarder le vieil homme. Il lui répondit par un air dubitatif. « Je pense que nous ferions mieux d'interroger l'un deux » répondit l'homme imposant en se tournant à nouveau vers Grodek.
Il s'avanca vers l'homme crasseux qui avait lancé son couteau sur lui. L'homme était toujours étendu, immobile à l'endroit où il s'était écroulé. Ses armes et bras avaient étaient ligotés fermement derrière son dos. Même en étant conscient, il n'aurait pas pu effectuer un geste.
Zanadar lui donna un coup avec ses bottes. « Réveilles toi! »
L'homme ne bougea pas. Zanadar soupira et s'agenouilla près de lui. « Réveilles toi! » répéta-t-il en agitant les épaules de l'homme. Mais il ne bougeait toujours pas. L'homme imposant marmonna quelque chose dans sa barde, et se reléva. « Il ne se laisse pas faire. »
« Alors peut être que tu devrais essayer sur un autre » proposa Grodek.
Zanadar regarde à nouveau Grodek. « Peut être que je devrais » lui répondit-il.
« Ca fait plaisir de voir qu'on ne se comporte pas comme des gamins » commenta Elandar, mais les deux hommes l'ignorèrent.
L'homme imposant s'agenouilla aux côtés d'un autre agresseur et le secoua par les épaules, faisant s'agiter ses cheveux noirs bouclés. « Tu ferais mieux de te réveiller ! » le menace-t-il.
L'homme grogna et commença à se tortiller; Zanadar le tira à même le sol sur quelques pas, et le fit s'asseoir contre le mur de bois. Il était de taille moyenne , bien bâti, avec de courts cheveux noir et une barbe terne de la même couleur.
Zanadar s'agenouilla directement en face de l'homme et se pencha afin de le voir de plus près. « Ouvres tes yeux » lui ordonna-t-il.
L'homme grogna à nouveau, et commença lentemant à ouvrir ses yeux. Ils étaient sombres et rougis par le sant. Alors que sa vision commencait à devenir de plus en plus claire, il remarqua Zanadar agenouillé en face de lui.
Ses yeux s'élargirent avec la surprise, et il essaya de sauter sur ses pieds, mais échoua et se retrouva allongé à terre, en se battant avec ses liens. Depuis le sol, il vit le reste des agresseurs avec leurs pieds et mains liés ensemble, étendus sur le dur sol de la forge.
Il se redressa par lui même contre le mur et regarda en direction de Zanadar.
« Que veux tu ? » lui demanda-t-il avec sa voix, haggarde et provocante.
L'homme imposant rit. « Drôle de question pour être posée par toi à moi, tu ne trouves pas ? »
« Si tu voulais me tuer tu l'aurais déjà fait, répliqua l'homme, qu'est ce que tu veux ? »
« C'est assez clair au moins », analysa Zanadar, ravi. Il regarda ensuite son prisonnier directement dans les yeux et parla à nouveau, en prenant un ton un peu plus sérieux. « Pour commencer, pourquoi avez vous cassé mon épée et tenté de tuer mon ami ? »
« Grodek est réputé pour faire des armes de qualité. Nous sommes venus ici pour le voler, nous ne pensions pas qu'il serait présent. »
L'homme imposant fit un signe de la tête. « Je vois », dit il, il se leva et regarda l'homme d'en haut. « Merci. »
L'homme lié semblait commencer à s'habituer au mur lorsque Zanadar retourna vers la table. Grodek protesta...
« Quel drôle d'interrogatoire as tu... », le forgeron fut coupé par Zanadar qui leva un doigt et sourit. Il attrapa une grosse pince en fer et alla de nouveau vers l'agresseur.
« Ouvres ta bouche » dit-il en se remettant à ses côtés.
« Pourquoi ? » demanda l'agresse, regardant inquiet la pince.
« Pour que je puisse t'arracher la langue. Si tout ce que tu sais faire est mentir, autant que tu ne l'aies pas. »
La panique se lut soudainement sur le visage de l'agresseur. « Je t'ai dit la vérité ! Je te le jure ! »
« Alors je suis vraiment désolé, répliqua Zanadar, maintenant, ouvres grand ». Avec une de ses grandes mains, l'homme impossant attrapa la tête de de l'attaqueur et la pencha en arrière. « Ça va faire très mal » dit il tout en commençant à introduire lentement la pince dans la bouche de l'homme. Malgré les cris qu'il poussait, il serra fermement la langue dans la pince et tira dessus d'un coup sec.
Morgan commença à dire quelque chose mais fut retenu par Elandar. Le vieil homme lanca un regard rassurant au ranger, puis continer gaiement à regarder Zanadar.
La tête de l'homme se balancait alors qu'il hurlait. Il tenta d'articuler, mais manqua de s'étouffer. Zanadar retira la langue de sa bouche.
« Tu avais quelque chose à dire? », dit-il.
L'homme jura « Vous êtes un fou ! » cria-t-il.
Zanadar fit un signe de la tête. « C'est tout ? » demanda-t-il en commençant à rapprocher la pince du visage du brigand.
« Attends ! » dit l'homme très rapidement.
Zanadar plissa les sourcils. « Oui ? »
« Bon, d'accord... Nous ne sommes pas venus pour voler Grodek.
«Vraiment ? »
« Nous étions envoyés pour vous trois », dit il en regardant l'homme imposant d'un air glacial.
« Nous trois ! » répéta, incrédule, Morgan. « Qu'est ce que j'ai fait ? »
L'homme sourit, narquois. « Peut être que tu t'es entouré de mauvais compagnons, gamin. »
« Qui vous a envoyé ? » l'interrogea Zanadar.
Il marmonna. « Je ne sais pas. »
Grodek frappa la table violement avec son poing. « Comment ça, tu ne sais pas ? »
L'attaquant fit un geste de la tête en direction de l'homme crasseux étendu sur le sol près de lui. « C'est lui qui nous a engagé. Si tu veux savoir qui est le commanditaire, il faut lui demander à lui. Moi je ne pose pas de question, je prends juste l'argent ». Zanadar fronça les sourcils.
« Peut être que tu n'aurais pas du frapper celui là si fort » s'avanca Elandar.
« Tu ne m'aides pas vraiment vieil homme » répliqua-t-il. Il regarda à nouveau son prisonnier. « Comment vous saviez où nous serions ? »
« Il nous l'a dit » expliqua-t-il en regardant à nouveau l'homme crasseux. « Quand on s'est rencontré, il y a quelques heures, la plupart de nous sommes venus ici mais d'autres ont été envoyés ailleurs. Écoute, j'ai juste fait ce que l'on m'a dit. Il nous avait promis qu'on auraient à tuer personne ».
« Que vous n'auriez à tuer personne ? C'est pour ça que vous êtes venu mettre ma forge sans dessus dessous avec toutes les armes que vous aviez ? » fulmina Grodek.
« Si Zanadar ne le fait pas lui même, c'est moi qui te couperait la langue ! » Le forgeron s'approcha de l'homme.
L'homme imposant leva sa main. « Une minute, Grodek. Après il est tout à toi, je te le promets. » Il examina le captif pendant un petit moment. « Tu as dit qu'il y en avait d'autres. Où sont ils maintenant ? »
« Ils sont allés ailleurs, ils ne vont pas venir ici. »
« Tu sais, tu es en train de m'irriter. » Zanadar attrapa l'homme à la gorge, et commença à le serrer. « Tu vas répondre ou non ? »
« Les écuries », toussa l'homme, « ils sont allés aux écuries. »
Un malaise s'empara de Morgan. D'un seul coup, il palit. Renna. Le ranger pris rapidement son sac de sur le sol, et couru vers la porte cassée.
(Traduction: Louloune)
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